Depuis le 20 mai 2023, une avancée importante facilite l’accès aux soins : il est désormais possible de consulter directement un kinésithérapeute sans prescription médicale dans certaines structures de santé. Cette mesure a été mise en place pour fluidifier le parcours de soins, réduire les délais d’accès et améliorer la prise en charge des patients.
Consulter un kinésithérapeute sans ordonnance : dans quels cas est-ce possible ?
Vous pouvez prendre rendez-vous directement avec votre kinésithérapeute, sans passer au préalable par votre médecin, si celui-ci exerce dans certaines structures telles que :
- Les centres hospitaliers régionaux universitaires
- Les centres hospitaliers et hôpitaux spécialisés en psychiatrie
- Les hôpitaux d’instruction des armées
- Les établissements de santé publics ou privés
- Les centres de lutte contre le cancer
- Les établissements privés d’intérêt collectif
- Les établissements ou services sociaux et médico-sociaux
- Les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP)
- Les cliniques et centres de santé
- Les EHPAD
- Les équipes de soins primaires ou spécialisés
👉 Pour consulter la liste complète et actualisée des structures concernées, vous pouvez vous référer au site officiel de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes.
Combien de séances sont possibles sans ordonnance ?
Le nombre de séances de kinésithérapie n’est pas limité si un diagnostic médical préalable a déjà été posé.
En revanche, sans diagnostic médical, le nombre de séances est limité à 8 maximum.
Prise en charge et remboursement
Un accord est en cours entre les organisations professionnelles de kinésithérapeutes et les caisses d’assurance maladie afin de définir les conditions de remboursement des séances réalisées dans le cadre de l’accès direct. Cet accord permettra d’encadrer précisément les modalités de prise en charge pour les patients.
Quels avantages pour les patients ?
- Gain de temps : plus besoin de passer par une prescription médicale dans certains cas
- Meilleure accessibilité : une prise en charge plus rapide, notamment dans les structures collectives de soins
- Fluidification du parcours de santé : une coopération renforcée entre médecins et kinésithérapeutes
Voici un exemple de la démarche professionnelle à suivre :
1. Identification du besoin de soins
Un résident exprime une douleur, une gêne fonctionnelle ou une perte d’autonomie.
➡️ Le kinésithérapeute, en lien avec l’équipe soignante (infirmiers, aides-soignants, médecin coordonnateur), est alerté et propose une évaluation initiale.
2. Évaluation clinique par le kinésithérapeute
Le professionnel réalise un bilan kinésithérapique :
- Anamnèse (interrogatoire adapté au résident)
- Observation et tests cliniques
- Évaluation des capacités motrices, de la douleur, de l’équilibre et des risques de chute
- Mise en évidence de l’objectif thérapeutique : soulagement, maintien de la mobilité, rééducation post-chute, prévention des complications liées à l’immobilité…
📌 Si le kinésithérapeute détecte un signe d’alerte (douleur inhabituelle, suspicion de fracture, pathologie grave…), il oriente immédiatement le résident vers le médecin coordonnateur ou le médecin traitant.
3. Élaboration et mise en place du plan de soins
En fonction du bilan, le kinésithérapeute établit un projet de prise en charge personnalisé :
- Objectifs fixés (prévenir les chutes, entretenir la mobilité, soulager les douleurs articulaires, améliorer la respiration…)
- Choix des techniques adaptées : mobilisation douce, renforcement musculaire, travail de l’équilibre, massage, techniques respiratoires…
- Détermination du nombre de séances (limité à 8 si aucun diagnostic médical préalable n’a été posé, illimité sinon).
4. Coordination avec l’équipe de l’EHPAD
Le kinésithérapeute :
- Informe le médecin coordonnateur et l’équipe soignante du plan de soins.
- Collabore avec les aides-soignants pour intégrer des exercices simples dans la routine quotidienne du résident.
- Assure une traçabilité dans le dossier médical partagé du résident.
5. Suivi et ajustement
Au fil des séances, le kinésithérapeute réévalue régulièrement :
- L’évolution de l’état fonctionnel du résident
- La pertinence du plan de soins
- Les éventuels besoins de réorientation vers un médecin pour compléter le diagnostic ou obtenir une prescription si nécessaire
6. Fin de prise en charge et transmission
À la fin de la prise en charge, le kinésithérapeute :
- Rédige un compte-rendu de suivi destiné au médecin coordonnateur et au médecin traitant.
- Formule, si besoin, des recommandations de prévention et d’entretien pour le résident et l’équipe soignante.