Kinésithérapie – La mobilisation passive

L’adjectif passif traduit le fait de subir une action sans y participer. Seul le thérapeute va être actif. Le patient lui est détendu aussi bien physiquement que psychiquement.

Il y a donc aucune participation motrice volontaire de la part du patient. La kinésithérapie passive regroupe l’ensemble des techniques thérapeutiques appliquées passivement aux structures concernées (osseuses….) et destinées à traiter les conséquences des maladies sur les systèmes ostéoarticulaires, musculaires, cardiovasculaires et respiratoires.

On peut dire que le massage est la première des techniques passives puisque le sujet se relâche et subit les actes de massages sans y participer.

Pour développer ces différentes techniques passives, il va falloir appel à différentes forces :

– La pesanteur : Grâce à cette dernière on va pouvoir provoquer des contraintes en compression (au niveau du genoux surtout) ou des contraintes en traction (au niveau du membre sup).

– La force du kiné : Il doit doser l’intensité de sa force dans l’espace, le temps, doit doser sa vitesse et adapter cette force en fonction des tensions qu’ils va rencontrer. Cette force est de loin la plus intéressante.

– La force instrumentale : On peut faire appel à des instruments qui vont nous permettre soit d’immobiliser soit de mobiliser une articulation (la pouliethérapie par exemple).

Ces techniques passives vont avoir deux types d’objectifs : objectifs préventifs et objectifs curatifs (ou palliatifs).

a. Les objectifs préventifs.

Ces techniques vont permettre la prévention des troubles orthopédiques. Ortho signifie droit et pédi enfant. Donc au départ il s’agissait de faire tenir droit les enfants. Par la suite le terme orthopédie s’est adressé aux déformations qui ne correspondent pas à la physiologie humaine. Il s’agit donc de traiter toutes les déformations articulaires.

Dans ce cas les techniques passives vont essayer de maintenir le potentiel d’extensibilité des structures périarticulaires et musculo-tendineuses ainsi que la liberté de glissement physiologique des syssarcoses (liberté des plans de glissements).

On voit donc ici que cete objectif préventifs concerne surtout les techniques passives de mobilisation.

b. Les objectifs curatifs.

Si tout à l’heure il était question de prévention des troubles orthopédiques, il s’agit ici maintenant de techniques visant à traiter les déformations orthopédiques.

L’exemple type est celui du pied bot où le traitement est en grande partie uniquement de la mobilisation passive associée à des contentions élastiques style strapping.

Les principes généraux de ces techniques passives.

Connaître le patient, sa pathologie, ses antécédents.

Il s’agit ici de connaître son âge, ses activités professionnelles et de loisir. Ceci est nécessaire pour adapter la technique passive adéquate. Cette connaissance va nous permettre de juger l’intégrité des plans osseux et cartilagineux de l’individu et de connaître aussi le potentiel d’extensibilité de l’appareil musculo-tendineux de l’individu.

Connaître les activités du patient va nous permettre d’élaborer les objectifs de rééducation et de réadaptation.

Enfin bien connaître la pathologie dont il est question va nous permettre de mieux traiter le patient. On parle ici souvent de prise en charge globale (prise en charge olisthique).

Solliciter la participation du patient.

Il faut obtenir son adhésion à l’acte thérapeutique, c’est à dire obtenir son relâchement. Ceci est plus difficile à obtenir chez les enfants et les personnes âgées.

Rechercher l’indolence.

L’indolence est un principe absolu à toute rééducation. Cependant, quelques fois des actes peuvent être douloureux afin de permettre à la fin de la séance l’indolence. Donc tous les actes du kiné doivent être des actes passifs et indolents bien qu’il y est parfois certaines exceptions.

En fait ces techniques passives ne doivent pas engendrer une recrudescence durable du processus douloureux.

Au départ une mobilisation passive peu réveiller un phénomène douloureux mais il ne faut pas que ce dernier persiste. Si un phénomène inflammatoire survient lors d’une mobilisation il faut arrêter les méthodes utilisées, arrêt qui est souvent momentanée, afin de placer des techniques à visée antalgiques (physiothérapie…).

Installer correctement le patient.

Il faut installer le patient en fonction de sa pathologie afin de minimiser au maximum les compensations articulaires. C’est à dire qu’il ne faut pas que ce que l’on veut imprimer à une articulation soit transmis à une autre articulation pour laquelle on ne veut pas qu’il y est sollicitation.

Il faut lutter contre les compensations.

Il faut que les contraintes soient portées sur l’articulation ciblée et non sur une autre articulation qui sont souvent les articulations voisines sus et sous jacentes.

Utiliser des techniques préparatoires.

Dans toutes les techniques passives on utilise toujours de techniques préparatoires afin de préparer la région concernée à subir les contraintes que l’on va lui imposer. Ces techniques préparatoires peuvent être passives (massage ; physiothérapie qui se sert des agents physiques comme le chaud, le froid ou l’électricité ; la balnéothérapie) ou bien actives comme le travail musculaire (par exemple la mobilisation des muscles antagonistes va permettre le relâchement des muscles opposées par l’innervation réciproque ou réflexe de Sherrington).

Utiliser des prises et contre prises.

La prise va permettre de mobiliser le membre et la contre prise va permettre d’immobiliser tous ce qui est en dessus et en dessous. Ces prises et contre prise sont surtout valables pour les techniques de mobilisation mais aussi dans les postures et tractions.

Ces prises doivent être fermes mais confortables : il ne faut pas faire mal.

Ces prises et contre prises qui sont soient manuelles soient instrumentales (surtout quand on utilise des sangles) doivent être suffisamment larges afin d’assurer une circulation correcte. Ceci est surtout vrai pour les postures.

On met en tension les structures de manière progressive.

On réalise sa mobilisation progressivement. Pour cela on doit respecter 5 temps :

– Installation et explication au patient : On l’installe confortablement en lui expliquant ce qu’on va lui faire si il est en état de comprendre.

– Mise en tension progressive : on mobilise progressivement le segment.

– Le maintient : On va maintenir la tension. Souvent on va s’arrêter en fin de course. Il faut donc à ce moment là maintenir les structures en tension.

– Le relâchement : on relâche la tension lorsque l’on va revenir en position initiale.

– Le temps de repos : A la fois pour le kiné et pour le patient.

Ne pas interposer d’autres articulations.

Ceci parce que l’on veut cibler son action passive, que se soit en mobilisation, posture, etc… sur une articulation. On ne veut pas que les forces sollicitent une autre articulation.

Conclusion.

5 points sont importants :

– La connaissance de son patient.

– La participation du patient.

– L’installation correcte du patient.

– L’indolence.

– Rigueur technique.

Une réflexion sur « Kinésithérapie – La mobilisation passive »

  1. Bonjour, actuellement un kiné fait de la kiné passive sur ma maman de 96 ans, à l EHPAD, suite à des coups qu elle a reçu en mars 22. Sa jambe est recroquevillée et elle ne l’a bouge plus depuis un an.
    Ce kiné passe au moins 4fois /semaine????

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