Souvent perçue comme bénigne, l’entorse de cheville est pourtant un véritable enjeu de santé publique. Chaque jour, près de 6 000 consultations aux urgences lui sont consacrées en France. Ce chiffre traduit à la fois l’ampleur du phénomène et les conséquences qu’il engendre : saturation des services d’urgence, coût élevé pour la collectivité, et surtout, un risque important de séquelles si la prise en charge est inadaptée.
En effet, une entorse mal traitée peut conduire à :
- des récidives fréquentes,
- une instabilité chronique dans 40 % des cas,
- voire une arthrose précoce chez 15 à 20 % des patients.
La HAS place la kinésithérapie au cœur du traitement
Face à ce constat, la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations de bonne pratique. Elles soulignent le rôle central du kinésithérapeute dans la gestion précoce et efficace de cette pathologie, encore trop souvent banalisée.
La HAS recommande que toute personne souffrant de douleur, œdème ou perte de mobilité après un traumatisme en torsion de cheville consulte un professionnel de santé – médecin généraliste ou kinésithérapeute en accès direct – idéalement dans les 24 heures suivant l’accident.
Trois objectifs majeurs de cette prise en charge rapide :
- Évaluer le besoin d’une rééducation personnalisée, adaptée au profil du patient ;
- Prévenir les risques de récidive et l’installation d’une instabilité chronique ;
- Optimiser la récupération fonctionnelle et préserver la qualité de vie.
La rééducation est ainsi clairement définie comme le traitement de première intention. Plus elle débute tôt, meilleurs sont les résultats, tant sur la gestion de la douleur que sur le retour à la fonction.
Une avancée pour la reconnaissance de notre profession
Ces recommandations marquent aussi une étape importante pour la reconnaissance du rôle du kinésithérapeute, notamment en matière d’accès direct pour un motif aussi fréquent et pertinent que l’entorse de cheville. C’est une victoire pour la profession, qui milite depuis des années pour faire reconnaître cette réalité de terrain.
En tant que kinésithérapeutes, nous avons un rôle clé dans la diffusion de ces recommandations, pour sensibiliser le grand public comme les autres professionnels de santé à l’importance d’une prise en charge précoce et adaptée des entorses de cheville.
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